Les objectifs du SAGE Rance Frémur baie de Beaussais doivent répondre aux exigences du SDAGE Loire Bretagne 2016-2021. Ce dernier doit lui-même répondre aux demandes de la DCE, reprises en droit français par la LEMA.
La DCE a été adoptée par le parlement européen le 23 octobre 2000. Elle a ensuite été transposée dans le droit français par la loi du 21 avril 2004, puis complétée par la loi sur l'eau du 30 décembre 2006 (dite loi LEMA).
La DCE établit un cadre communautaire pour la gestion des eaux, qu'elles soient de surface, côtières, estuariennes ou souterraines.
Ce cadre a pour objectifs:
Une masse d'eau est « un découpage territorial élémentaire des milieux aquatiques destinée à être l'unité d'évaluation de la DCE».
La DCE introduit une obligation de résultat: le « bon état » des masses d'eau doit être atteint à l'horizon 2021.
L'atteinte du bon état se base sur deux critères :
L'état écologique des masses d'eau
Le bon état écologique correspond au respect de valeurs de référence pour des paramètres biologiques et des paramètres physico-chimiques qui ont un impact sur la biologie. La biologie est au cœur de la définition et de l'évaluation de l'état écologique.
Concernant la biologie, on s'intéresse aux organismes aquatiques présents dans la masse d'eau considérée : algues (diatomées, phytoplancton, ulves), invertébrés (insectes, mollusques, crustacés …) et poissons. Les organismes aquatiques pris en compte diffèrent selon les types de masses d'eau (cours d'eau, plans d'eau, eaux côtières). Pour le bon état, les éléments de qualité biologiques ne doivent s'écarter que légèrement de ceux associés à des conditions non perturbées par l'activité humaine.
Pour la physico-chimie, les paramètres pris en compte sont notamment l'acidité de l'eau, la quantité d'oxygène dissous, la salinité et la concentration en nutriments (azote et phosphore). Pour le bon état, les éléments de qualité physico-chimie ne doivent pas dépasser les normes établies et doivent ainsi permettre d' assurer un bon fonctionnement de l'écosystème en atteignant de bonnes d'indice biologiques.
Pour certaines masses d'eau qui ont subi des modifications importantes de leurs caractéristiques naturelles du fait de leur utilisation par l'homme, le bon état écologique, qui serait celui de la masse d'eau si elle n'avait pas été transformée, ne peut pas être atteint. Pour ces masses d'eau (qualifiées de « masses d'eau fortement modifiées »), les valeurs de références biologiques sont adaptées pour tenir compte des modifications physiques du milieu ; on parle alors d'objectif de bon potentiel écologique. Cette terminologie s'applique également aux masses d'eau artificielles comme les canaux.
L'état chimique
Les masses d'eau considérées comme ayant un bon état chimique respectent les seuils quantitatifs de concentration de certaines substances. 41 substances telles que des métaux, métalloïdespesticides, hydrocarbures, solvants et autres produits toxiques ou éco-toxiques voient ainsi leurs concentrations mesurées et comparées aux normes de qualités de l'eau.
Néanmoins, la DCE reconnaît que ce bon état sera difficile à atteindre pour un certain nombre de masses d'eau (faisabilité technique difficile, temps de réponse du milieu long, coûts disproportionnés), et prévoit des reports de délai d'atteinte de l'objectif à l'échéance des prochains plans de gestion (2021 ou 2027).
En France, le SDAGE est le principal outil de la mise en œuvre de la politique communautaire dans le domaine de l'eau.
Les principaux sujets traités par le SDAGE sont:
La gestion de l'eau en France est ainsi décentralisée à l'échelle de 6 grands bassins hydrographiques (+ les collectivités d'outre-mer).
Il décline, au niveau du bassin hydrographique, les différentes orientations à appliquer afin d'atteindre le bon état des masses d'eau. Il précise également, pour chacune des masses d'eau, les dates butoirs (qualifiées d'objectifs environnementaux dans le SDAGE) pour répondre aux exigences de la DCE.