"Demander à n'importe qui de vous parler des cours d'eau en Bretagne, c'est leur médiocre qualité physico-chimique qu'il relèvera". Ce commentaire de Pierre Aurousseau, président du Conseil Scientifique de l'environnement de Bretagne, traduit bien la différence d'appréciation du bon état de nos cours d'eau entre le grand public et les experts qui les ont étudiés dans le cadre de l'application de la Directive Cadre européenne sur l'Eau (DCE). En effet, selon l'état des lieux réalisé par l'Agence de l'eau en 2004 sur le bassin Loire-Bretagne, 62 % des eaux de surface n'atteindront pas le bon état en 2015 à cause des altérations morphologiques. C'est la principale cause de non atteinte du bon état.
Ce terme désigne tout ce qui se rapporte à la "forme" du cours d'eau. Il fait référence aux caractéristiques physiques du "contenant" par opposition à l'eau, le "contenu". Pour simplifier, on peut parler de "qualité physique" du cours d'eau.
Les principales composantes physiques d'un cours d'eau sont :
Une animation didactique sur l'hydromorphologie faite par l'agence de l'eau Seine Normandie
Une bonne qualité morphologique est indispensable au bon déroulement du cycle de vie des espèces vivantes (poissons, macro-invertébrés aquatiques…). Elle agit sur 2 niveaux de la qualité du milieu :
Ainsi, la truite fario, espèce repère dans le périmètre du SAGE, doit avoir à disposition toute une diversité de milieux : des zones peu profondes, rapides et couvertes de graviers pour se reproduire ; des caches en bord de cours d'eau pour se reposer ; des obstacles pour chasser à l'affût ; des zones où le courant est moins fort pour les jeunes…
Or les rivières ne sont manifestement pas en bon état. On peut distinguer 3 types d'altérations morphologiques :
Ces perturbations entraînent des modifications des peuplements de poissons et d'invertébrés ; les espèces les plus sensibles et donc indicatrices du bon état sont les premières à disparaître. Le colmatage des fonds provoque la disparition des frayères à truites ; les barrages bloquent la remontée et la dévalaison des migrateurs… On dit que l'état écologique n'est pas bon.
La morphologie des cours d'eau, tout comme la qualité physico-chimique de l'eau, est indispensable pour accueillir une biodiversité aquatique qui permette le bon fonctionnement biologique de la rivière. Elle est donc un paramètre incontournable pour être au rendez-vous du bon état en 2015.
Le CRE des cours d'eau est un outil financé par l'Agence de l'eau et le conseil général qui permet de restaurer la morphologie des cours d'eau en conciliant des enjeux écologiques, hydrauliques et « usages ».
Il consiste en :
Les CRE « 1ère génération » visaient surtout l'entretien des cours d'eau. L'entretien des berges incombe légalement au propriétaire riverain, mais on peut constater que celles-ci sont souvent laissées à l'abandon. A travers le CRE, les collectivités assuraient cette mission avec l'aide des associations de pêche.
Les CRE « 2ème génération » visent à restaurer les cours d'eau en agissant sur toutes leurs caractéristiques physiques.
Où en est-on dans le périmètre du SAGE :
Les différentes pages du site internet sur les cours d'eau : |